Arrêt sur image. Un instant, une couleur, une saveur, un parfum. J'observe, j'identifie, je note, j'examine et je joue. La mode, la mode, la mode. Trois fois et plus. Podiums, trottoirs, placards. La mode est partout. Play. Paris, aujourd'hui. Images d'inspirations, photos, musiques, arts. Toujours la Mode. Surtout. Stop. Future for sale. Rewind <<

jeudi 31 mars 2011

Il m'avait dit "Rejoins moi au Motel"

 Nous avions l'habitude de toujours prendre la même chambre.
 A son attitude désorientée, je sut.
 Nous étions prostrés. Sans mots, nous n'osions nous regarder.
 Mais j'hurlais, intèrieurement. Je voulais qu'il passe au générique, plus vite.
 Sans qu'il eut l'air de réagir, il m'effaça. Comme s'il n'était pas impliqué.


 Et la chambre retrouva son calme.
Il m'avait dit "Rejoins moi au Motel".
C'était un film en noir et blanc.
Et tous ces films finissent de la même manière.
Même la musique y est absente, pourtant les rythmes sourds de nos maux font vasciller la bande.
J'aurai du me méfier, je connaissais l'histoire.

lundi 28 mars 2011

Daphne Guinness: Icône, Muse et Egérie.










Sylphide racée au pouvoir de séduction sans limite, la créature Daphne Guinness semble s'imposer comme une figure icônique du monde Artistique. Au delà d'une fortune brassant des millions de dollars, l'héritière a su se différencier en s'offrant une crédibilité certaine, mal associée à son look au premier abbord. L'Irlandaise excentrique mise sur le "too-much" et le dompte mieux que les Modasses affolées.
Muse de Lady Gaga, image d'Alexander McQueen, l'Ombre associe pièces hautes-coutures et armures brutes, mais toujours raffinées, avec une facilité déconcertante. Loin des paillettes colorées d'Anna Dello Russo, leur style est pourtant comparable. Mais Daphne Guinness, plus fantomatique, moins dans la recherche médiatique, a ce "je-ne-sais-quoi" de plus torturé, de plus sombre et triste, qui souligne un personnage plus atypique sous un masque figé au dessous duquel même ses yeux blancs mentent. Plus qu'une "Belle Plante Modeuse" on imagine aisément une Femme passionnante, avide de conversations et de savoir. BHL s'accorde même une deuxième sirène en laissant derrière lui Arielle Dombasle.
Une égérie qui, à ce que l'on relate, dépense sa fortune aux profits de galeries d'Art en difficultés en plus de son shopping. Une investigation qui la rend davantage sympathique mais encore moins accessible. Une passionée qui racheta, entière, la collection de vêtements de son amie Isabella Blow, pour "préserver le monument" qu'elle était, et ne pas la voir se dissiper aux quatre coins du monde, chez des Collectionneurs sans doute plus pervers et moins sensible qu'elle.
A l'automne prochain, le Musée de La Mode New-Yorkais, consacrera une exposition à la garde robe de Daphne Guinness (http://fitnyc.edu/3662.asp)

mardi 22 mars 2011

The Christian Dior petites mains

Annoncé par un discours émouvant de Sidney Toledano, le défilé Dior, envahie par les photographes mais boycotté par les stars, marquait cette année un tournant chez LVMH. Sans entrer dans les débats du scandale, il était tant de voir plus loin et autrement. Les rumeurs courent encore sur un quelconque remplacement (Tisci, Ackermann...)
Mais enfin un défilé Dior où le salut final déroge à la "règle" imposée par Galliano: un deuxième défilé à lui seul, un catwalk où parader. Les petites mains étaient là, histoire aussi de rappeler l'importance de leur travail.
A suivre!

CHANEL - Fall 2011-2012





Il y a bien logtemps qu'un défilé Chanel ne m'avait autant plu. Au delà d'une mise en scène aux budgets déroutants, cette saison la maison a su attirer l'attention sur ce que l'on attend vraiment: la Mode. Un désert lunaire, voile de poussière noire, avait contaminé le Grand Palais. Un brasier éteint où les cendres noires laissaient place au regard sur les vêtements. Karl Lagerfeld, plus dramatique que jamais, révolutionne la silhouette Chanel. Sans négliger les acquis de la maison, le tweed nottament, l'approche devient extrèmement moderne. Sans pour autant pouvoir être accusé de copie, on retrouve presque une idée "Balenciaguesque". Des superpositions jouées avec les bons codes, des volumes casuals qui laissent libres court à une réinterprétation personnelle: pas besoin du total look Chanel.
Après une pré-overdose de couleurs cet été, il semble que l'hiver, plus sombre que jamais, salue le noir.
Au moment même où le jeu des chaises musicales reprend chez les créateurs, Karl Lagerfeld chuchote une révérence, doux clin d'oeil dans cette ambiance apocalyptique, qui laisse croire qu'il aura tout compris.

ANN DEMEULEMEESTER - Fall 2011-2012

Fidèle aux silhouettes désarticulées et linéaires, Ann Demeulemeester ne rechigne pas davantage à trahir le noir. Créatures fragiles et puissantes, parées de plumes aiguisées et aggressives, toujours présentes chez la créatrice, l'allure se mute davantage lourde, superposée et radicale. Les drapés "mous" dégingandés qui soulignaient les saisons précédentes des silhouettes plus perdues et isolées semblent laisser place à plus d'affirmation, magnifique.

Karen Knorr



























Artiste Londonienne à découvrir, Karen Knorr immice son objectif affûté dans un quotidien lointain, parfois inconnu. Détails du cadrage et regards ou poses anecdotiques racontent un passage de vie. On s'invente la suite, et le début de l'histoire facilement: que s'est il passé?, que se passera-t-il?, au moment où  l'oeil de la photographe a décidé de figer l'instant.
www.karenknorr.com

lundi 21 mars 2011

Il tomba en poussière.

"[...]on trouva parmi toutes ces carcasses hideuses deux squelettes dont l'un tenait l'autre singulièrement embrassé. L'un de ces deux squelettes, qui était celui d'une femme, avait encore quelques lambeaux de robe d'une étoffe qui avait été blanche, et on voyait autour de son cou un collier de grains d'adrézarach avec un petit sachet de soie, orné de verroterie verte, qui était ouvert et vide. Ces objets avaient si peu de valeur que le bourreau sans doute n'en avait pas voulu.


L'autre, qui tenait celui-ci étroitement embrassé, était un squelette d'homme. On remarqua qu'il avait la colonne vertébrale déviée, la tête dans les omoplates, et une jambe plus courte que l'autre. Il n'avait d'ailleurs aucune rupture de vertèbre à la nuque, et il était évident qu'il n'avait pas été pendu.


L'homme auquel il avait appartenu était donc venu là, et il y était mort. Quand on voulut le détacher du squelette qu'il embrassait, il tomba en poussière. "


 
Victor Hugo