Au détour d'une ballade hasardeuse Place des Vosges, mon oeil, comme aimanté, se fixe sur une toile de l'artiste à travers la vitre glaçante d'une galerie.
Rarement je suis aussi séduit: on aime l'Art, on le comprend, plus ou moins, on s'en targue, mais parfois il nous touche, profondément. C'est une invitation que chaque toile me fait.
Comme envahi par une profonde envie de repos et de solitude. Mais souvent, dans les toiles de Denis FREMOND, c'est une solitude qui ne veut pas dire détresse. Il s'agirait davantage d'une solitude pensée. Je la ressens comme le choix d'un homme réflechi, qui ne se contente pas d'être là pour occuper et faire vivre la pièce. Usé, marginal peut être, artiste raté certainement, il domine un New York fatigant. Un New York qui éclaire de vide ces appartements aux dimensions inouies. La lumière que la ville lance est aveuglante, criarde, comparée au calme qui règne. L'ambiance est là: un fauteuil club, un espace chaud, une vue imprenable. Un piano peut être, qui jouerai alors seul un air de Mancini? On plonge, on se love, on prend ses aises, et on oublie le temps. Il n'y a rien à chercher, rien à vaincre. Ce n'est pourtant pas du bonheur qui s'en dégage, mais même cette recherche du bonheur semble inutile et dénoncée.
Mais en plus de me faire rêver, Denis FREMOND a surtout l'air d'être un sacré personnage qui ne peint jamais de grille pains! Les interviews sur son site valent le détour! Bourré d'humour et d'autodérision, il ne semble pas se prendre au sérieu, ne pas chercher à évoquer ou à transmettre un message subliminal fort, qui changerai la société et le monde de demain. L'artiste ne rentre pas dans le jeu de la "branlette intelectuelle", pas de dénonciation ou de complaisance sur le fait d'être un incompris mais de déjà de tout savoir, comme tant savent le faire. Et faites un passage par ses aquarelles et ses peintures en extérieur.
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