Arrêt sur image. Un instant, une couleur, une saveur, un parfum. J'observe, j'identifie, je note, j'examine et je joue. La mode, la mode, la mode. Trois fois et plus. Podiums, trottoirs, placards. La mode est partout. Play. Paris, aujourd'hui. Images d'inspirations, photos, musiques, arts. Toujours la Mode. Surtout. Stop. Future for sale. Rewind <<

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vendredi 2 septembre 2011

Ophélia

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or

II
 O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;


C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu !

III
 - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.


Arthur Rimbaud

Ophelia - Millais.

mercredi 13 avril 2011

Contemplation introspective.


Elle se confronta rapidement à son reflet dans la petite glace. Son image la rassura et elle obtint la confiance en elle nécessaire à sa décision. Alors, comme si elle se tenait encore immobile, elle voulut conserver de mémoire ce qu'elle venait de regarder, pour immortaliser un instant de vie. Car le temps passant, elle sentait les âges la happer. Et, afin d'oublier, elle finit par se soustraire, se prélassa et laissa échapper un frisson statique qui lui redonna le courage d'affronter. Elle savait son propre regard sur elle, et aimait à se perdre dans un rôle où elle dictait elle même ses poses. Elle s'aggripait à des gestes qui ne lui étaient pas innés. Cela l'aidait à se sentir exister davantage dans la beauté, elle se trouvait plus captivante, et elle sut alors qu'elle n'en était que plus vulnérable.
Car de tous ces regards qu'elle craignait tant, le sien était sans doute le plus dévastateur et le moins sincère.

lundi 12 octobre 2009

VOGUE. Les secrets de ses plus belles couvertures.




"Si l'on considère que la couverture d'un journal a pour objectif principal d'attirer le plus grand nombre de lecteurs à la faveur d'un bon goùt consensuel, alors celles de Vogue sont un peu plus que ça" Intitulait le supplément du VOGUE du mois d'Octobre. "Défendre l'extraordinaire en toute chose", c'est un peu ma vision des choses aussi. Une exposition "promenade" est organisée actuellement sur les Champs Elysée, où le plus gros étalage d'archives du magazine fait bonne figure dans cet axe si Parisien. On y découvre les couvertures du mensuel, une sélection du moins, qui dessinent le parcours historique de la Mode, de mannequins, d'actrices et autres célébrités. La première couverture de Catherine Deneuve, la femme aux seize premières, "la quintessence de Vogue". La première de la très juvénile, alors, Kate Moss, et d'autres innattendus: Collaborations avec Dali, Alfred Hitchcock à la place de Claudia, et autres énormités Kitchissimes aux allures Art Déco et rétro. "Rien ne se démode plus que la Mode" disait Coco Chanel, si! Une couverture de magazine, car répondant aux codes précis et rédibitoires d'une époque, elles sont encore plus singulières qu'une allure et leur élégance n'en passe que plus rapidement, au point même de vieillir.
Mais on s'en réjouit, car, innatendues, ces premières tracent pour lecteurs et anonymes le chemin et l'arbre généalogique du magazine, et cette évolution, qui nous est inconnue, enrichit le public comme elle embellit ses modèles.
Le supplément, en plus de l'exposition, approfondit les explications, le détail et l'énigme: la couverture la plus chère, la plus calorique, la plus controversée, la plus audacieuse ou la plus engagée... Exposition à savourer tout le mois!