Au Palais de Tokyo, Gareth Pugh a su trouver un lieu qui lui ressemblait. Une ambiance glaciale dont la modernité répond à l'austérité architecturale. Comme à chaque nouvelle présentation on s'attend à une performance gothico-futuriste que de frêles morts vivants s'attachent à offrir en spectacle. C'était le cas!
Le créateur nous prouve une fois de plus son génie et sa créativité. Une collection aux allures poussiéreuses, la cendre tombale et les gris consummés à l'honneur. Toujours androgyne, émasculée parfois, c'est sans doute la première fois qu'on arrive à se visualiser dans les vêtements! Les allures déchirées, usées, s'ajoutant aux robes de momies et aux étoffes en décomposition n'enlèvent rien, au contraire, à la beauté de cette collection. Les jeux de transparence fumées réïtèrent l'énigme Pugh, et les silhouettes semblent parfois soulever avec elles un ballet aérien de poussière crasseuse, lourde et mystèrieuse. Le teint grisé, les yeux fatigués de rouge et la mine engourdie par le malaise, le show dessine entier l'univers du créateur. Le visage caché sous de lourdes tiares de plumes, l'allure étranglée sous les cagoules, l'idée du linceul se fait connaître, et même sous cette masse de références morbides on se dit "Comme c'est beau!". L'apothicaire de la Mode s'installe!
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